Amnesty accuse Khartoum d'avoir mené des attaques chimiques meurtrières au Darfour

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Plusieurs attaques chimiques ont été commises depuis janvier par le gouvernement soudanais dans la région de Djebel Marra au Darfour, a affirmé jeudi Amnesty International, qui accuse Khartoum de "crimes de guerre" et "crimes contre l'Humanité".

Amnesty International accuse les forces gouvernementales soudanaises d'avoir procédé cette année à plusieurs attaques chimiques qui ont tué des civils dans une zone montagneuse du Darfour, dans l'ouest du Soudan.

Dans un rapport publié jeudi 29 septembre, l'ONG affirme qu'au moins une trentaine d'attaques à l'arme chimique ont été perpétrées entre janvier et septembre sur des villages de la région du Djebel Marra, dans le cadre d'une vaste campagne militaire contre les rebelles.

Le Darfour est le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003 quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. Le président soudanais Omar el-Béchir a alors lancé une contre-insurrection violente.

Depuis, l'ONU estime que les combats dans cette région composée de cinq États ont fait au moins 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés.

Omar el-Béchir, réclamé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide commis dans cette région, avait solennellement annoncé début septembre que la paix était revenue au Darfour, un territoire grand comme la France.

Mais Khartoum en limite toujours l'accès aux journalistes et aux travailleurs humanitaires, même si une Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine (Minuad) y est déployée depuis 2007.

Le Soudan, signataire depuis 1999 de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, a plusieurs fois demandé le départ de la Minuad.