Attentat déjoué en Allemagne : le principal suspect se suicide en prison

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aber A., soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat contre un aéroport à Berlin et arrêté après une chasse à l'homme de 48 heures, s'est suicidé en prison, a annoncé, mercredi, dans un communiqué, le gouvernement de Saxe.

Le réfugié syrien soupçonné d'avoir planifié un attentat en Allemagne au nom de l'organisation État islamique (EI) s'est suicidé en prison, mercredi 12 octobre, deux jours à peine après son arrestation. L’évènement a déclenché une polémique sur ses conditions de détention.

"Jaber A. s'est donné la mort dans l'infirmerie de la prison de Leipzig" mercredi soir, a déclaré dans un communiqué le gouvernement régional de Saxe, sans donner de détails. Selon le site internet du journal Bild et l'agence de presse dpa, le suspect a été retrouvé pendu dans sa cellule de l'infirmerie. Il avait été incarcéré lundi dans la ville saxonne, située dans l'est du pays.

Le risque suicidaire du suspect était pourtant connu des responsables de la prison, a précisé son avocat commis d'office, Alexander Hübner, qualifiant l'affaire de "scandale judiciaire". Jaber A. était en grève de la faim depuis son incarcération et avait déjà tenté de se suicider une première fois en s'électrocutant avec des prises électriques.

Selon Bild, sa cellule n’était contrôlée qu’une seule fois par heure et non en permanence, ce qui doit être normalement le cas pour des personnes considérées comme susceptibles de se donner la mort. "Comment est-il possible que quelqu'un qui est censé être sous surveillance permanente puisse être retrouvé pendu ?", a interrogé Tobias Lindner, membre du parti écologiste Bündnis 90/Die Grünen.

"Il s'agit d'une tragédie compte tenu de la gravité des accusations, de l'explosif très dangereux retrouvé et de la menace qu'il représentait pour le pays", a réagi un responsable du parti de la chancelière Angela Merkel (CDU), Wolfgang Bosbach. Les forces de l'ordre avaient en effet découvert 1,5 kg d'explosif dans le logement que Jaber A. occupait à Chemnitz, ville voisine de Leipzig. Cette substance, du TATP, est particulièrement prisée par l'EI et sa présence en grande quantité montre que le suspect était sur le point de commettre un attentat contre un aéroport de Berlin pour le compte de l'organisation jihadiste.

Jaber A., 22 ans, avait été livré à la police dans la nuit du dimanche 9 octobre, après 48 heures de cavale, par trois Syriens à Leipzig qui l'avaient hébergé avant de réaliser qui il était et de le dénoncer.

Selon Bild, le suspect avait déclaré lors de ses premiers interrogatoires que ces trois réfugiés étaient au courant de ses projets d'attentat. Toutefois, les autorités restent prudentes face à ces accusations, n'excluant pas une dénonciation mensongère par vengeance envers ces trois Syriens, fêtés comme des héros dans tout le pays depuis lundi.

Surveillé par les services de renseignement intérieur, Jaber A. avait réussi à s'enfuir samedi matin de son appartement de Chemnitz, dans l'État régional de Saxe, au moment où la police était venue l'interpeller. Ce qui avait déjà déclenché une première polémique.

Le Syrien pouvait passer à l'acte "dans le courant de cette semaine", a indiqué le patron du renseignement intérieur, Hans-Georg Maassen, au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître jeudi.