Damas annonce une offensive majeure sur la partie rebelle d'Alep

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L'espoir d'une trêve en Syrie semble s'éloigner encore plus. L'armée syrienne a annoncé, jeudi 22 septembre, le lancement d'une offensive majeure contre la partie est de la ville d'Alep, aux mains des rebelles depuis 2012. La grande métropole du Nord, ancienne capitale économique du pays, est un objectif stratégique crucial dans la guerre, qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans.

Alep a subi depuis mercredi un déluge de bombes, et plusieurs quartiers de la partie orientale de la ville, contrôlée par les rebelles, étaient en feu jeudi. "Les raids ininterrompus la nuit dernière ont été si violents que c'est vraiment indescriptible", a affirmé à l'AFP Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole des "Casques blancs", des sauveteurs bénévoles.

Selon des militants antirégime du Aleppo Media Center, des "bombes au phosphore" ont été utilisées.

Le correspondant de l'AFP dans la partie rebelle d'Alep, qui a entendu toute la journée d'intenses frappes, a vu une dizaine de familles ayant fui le quartier de Soukkari se réfugier dans d'autres quartiers rebelles plus au Nord.

L'annonce de l'offensive militaire syrienne a coïncidé, jeudi, avec une réunion internationale à New York visant à rétablir un cessez-le-feu imposé par un accord à Genève le 9 septembre entre Moscou et Washington, mais qui a volé en éclats lundi.

Le texte paraphé par le secrétaire d'État américain John Kerry et par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prévoyait sept jours de cessez-le-feu, l'acheminement d'aide humanitaire et une coopération militaire entre Washington et Moscou contre les groupes jihadistes. Mais la trêve a pris fin le 19 septembre, selon l'armée syrienne, qui a accusé les groupes rebelles d'avoir commis au cours de la semaine plus de 300 violations. Les rebelles n'avaient d'ailleurs jamais formellement endossé l'accord.

"La question dorénavant est de savoir s'il reste une véritable chance d'avancer parce qu'il est clair que nous ne pouvons pas continuer plus longtemps sur cette voie", a déclaré jeudi John Kerry, reconnaissant l'échec de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS).

Ce groupe, qui comprend une vingtaine de pays et organisations internationales impliqués dans le conflit, est coprésidé depuis l'automne 2015 par la Russie et les États-Unis. Il se réunissait pour la deuxième fois cette semaine dans un palace new-yorkais.

"Le seul moyen [d'avancer] est que ceux qui ont la force aérienne dans ce conflit cessent de l'utiliser", a déclaré le secrétaire d'État américain, se référant aux aviations de Damas et de son allié russe. John Kerry et Sergueï Lavrov, dont les relations se sont crispées cette semaine lors de l'Assemblée générale de l'ONU, ont convenu de discuter encore vendredi.

Mais la situation sur le terrain laisse mal augurer d'une reprise de la diplomatie pour mettre fin à une guerre, qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011 et provoqué la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.