Grant Thornton Mauritius : «Ce budget mise beaucoup sur les secteurs traditionnels de l’économie mauricienne»

 |  Posted by Harish Khooblall  |  0

Le premier budget de Pravind Jugnauth en tant que Premier ministre et ministre des Finances et du Développement économique donne une nouvelle impulsion aux piliers traditionnels de l’économie locale à travers une série de mesures visant à encourager l’investissement et à redynamiser l’exportation, pour le CEO de Grant Thornton Mauritius, Sattar Hajee Abdoula. Selon ce dernier, la croissance de 4,1 % prévue pour 2017/2018 repose donc en grande partie sur ces secteurs traditionnels ainsi que sur les mesures budgétaires introduites lors de l’exercice précédent.

Selon, Sattar Hajee Abdoula, le ministre des finances a fait le choix de la prudence afin de stabiliser l’économie au vu du contexte économique mondial et de l’incertitude économique et politique qui règne actuellement en Europe, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Les secteurs ayant fait leurs preuves au fil du temps ont ainsi été renforcés afin d’assurer une croissance économique soutenue sur le court terme.

Le CEO de Grant Thornton Mauritius ajoute quelques remarques additionnelles :

  • L’industrie de la construction connaitra un nouvel essor grâce aux dépenses publiques. Des projets infrastructurels d’envergure, notamment celui du Metro Express, créeront certainement de l’emploi et soutiendront la croissance sur le court et moyen terme.  Reste à savoir s’ils seront viables au long terme.
  • Le ministre des Finances a choisi de donner un coup de pouce à l’industrie manufacturière, notamment à travers une réduction de 3 % de la taxe sur les exportations et un congé fiscal de 8 ans pour les acteurs du secteur pharmaceutique. En outre, en facilitant l’octroi de permis de travail pour les expatriés, le ministre espère attirer davantage d’investissements dans ce secteur.
  • Au niveau du secteur des services financiers, le ministre des Finances a pris le taureau par les cornes face aux exigences de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) et de l’Union européenne. Des mesures ont donc été prises pour consolider ce secteur d’activités – car sa dépendance sur des avantages fiscaux n’est plus une solution sur le long terme – avec des actions précises visant à mieux répondre aux normes internationales.
  • Une attention spéciale a été accordée au développement de l’agriculture hors-sucre, notamment pour redynamiser la production locale de thé, la production animale et l’économie océanique. Ces mesures contribueront certainement à promouvoir l’autosuffisance du pays.
  • L’introduction de vols vers des marchés non-traditionnels viendra certainement ajouter à l’embellie que connait déjà le secteur du tourisme. Néanmoins, il y a un manque de mesures visant à toucher les marchés émergents d’Afrique.
  • Afin de bâtir l’ile Maurice de demain, le ministre des Finances a annoncé une série de mesures visant à booster l’innovation, la recherche et le développement, ainsi que la création de startups. Encourager la recherche et le développement va accroitre le potentiel de création de produits et services à haute valeur ajoutée, ainsi que de nouveaux emplois et de nouvelles sources de revenus, permettant au gouvernement de poser les bases pour la naissance de nouvelles industries. En outre, la recherche scientifique et académique est elle aussi prise en compte, favorisant ainsi l’émergence d’une nouvelle génération de grands esprits.
  • Afin de concrétiser la transformation numérique de l’économie mauricienne, il est nécessaire de promouvoir les aptitudes de demain telles que la programmation. Les mesures prises dans ce budget afin de permettre l’accès du plus grand nombre à des formations garantissent ainsi que le pays ne passera pas à coté de cette révolution numérique.
  • Les mesures prises afin de soutenir les ménages sous le seuil de pauvreté, ainsi que ceux de la classe moyenne, font partie des atouts majeurs de ce budget. La taxe de solidarité sur les revenus élevés verra un impôt additionnel de 5 % pour ceux touchant plus de Rs 3,5 millions par an. En revanche, la création d’une Negative Income Tax révolutionnaire permettra de soutenir financièrement 150 000 travailleurs à plein temps touchant moins de Rs 10 000 par mois. Cette nouvelle mesure permettra d’assurer un soutien financier à ceux qui contribuent pleinement à l’économie.