Paris devient ce dimanche la capitale de la lutte contre le sida.

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Trente-quatre ans après la découverte du virus du VIH, les chercheurs butent toujours sur sa capacité à se dissimuler dans certaines cellules du système immunitaire. Ce dimanche débute à Paris la conférence internationale de recherche. Elle réunit la fine fleur de la recherche mondiale jusqu'à mercredi au Palais des Congrès. Les organisateurs ont publié une Déclaration de Paris pour exprimer leurs craintes, avant même l'ouverture de la réunion. "Éradiquer complètement le virus du corps d'un malade, c'est très difficile, voire impossible", juge Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), un organisme public de recherche américain. "Donc nous nous concentrons surtout sur la rémission sans antirétroviraux", explique ce spécialiste du sida. 

Cette "rémission fonctionnelle" n'est pas une guérison: le VIH est toujours présent mais si affaibli qu'il ne peut ni se multiplier ni se transmettre à une autre personne pendant une durée prolongée, même en l'absence de traitement quotidien. Actuellement, les personnes séropositives doivent prendre tous les jours des antirétroviraux. Ces médicaments apparus dans les années 1990 ont révolutionné la vie des patients. Mais ils présentent encore beaucoup d'effets indésirables (diarrhée, démangeaisons, nausées, maux de tête...) et les fournir tout au long de la vie à des millions de malades revient très cher. 

L’an dernier, 36,7 millions de personnes vivaient avec le VIH et plus de la moitié (19,5) avaient accès aux traitements. En 2016, 19,1 milliards de dollars ont été réunis par des donateurs publics et privés dans le monde pour la lutte contre le sida. 

Il en faudrait 26,2 pour être sûr d'atteindre en 2020 le but fixé par l'ONU: que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que 90% de ces dernières soient sous traitement, et que parmi celles-ci, 90% aient une charge virale indétectable. "Nous maximisons l'usage de chaque dollar disponible mais il nous en manque toujours 7 milliards", a dit jeudi Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida