Syrie: pas de répit pour l'offensive contre les quartiers rebelles d'Alep

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A Alep, l’armée syrienne a repris son offensive contre les quartiers rebelles, alors que l’exode des civils s’accélère : 20 000 personnes ont fui Alep-Est au cours des dernières 48 heures, selon une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, à Alep. Il semble que les troupes du régime soient déterminées à profiter de leur élan pour consolider et améliorer leurs gains sur le terrain.

Après un ralentissement de quelques heures seulement, l’offensive des forces gouvernementales a repris, mardi, avec violence, contre les derniers quartiers encore aux mains des rebelles. Les combats se déroulent sur un front d’une vingtaine de kilomètres, s’étendant de l’est au sud-est d’Alep. Après un intense pilonnage à l’aviation et à l’artillerie, l’infanterie est passée à l’attaque. L’objectif prioritaire semble être le bourg de Cheikh Saïd, une place-forte rebelle au sud-est de la ville. Des assauts ont été également lancés contre Hay al-Chaar, non loin de la vieille ville, et Massaken al-Chabab, à l’est, où l’armée a sensiblement progressé. Ailleurs, les avancées sont moins significatives.

Parallèlement aux combats, l’exode des habitants se poursuit. Les Nations unies parlent de 16 500 personnes, le CICR, lui, de 20 000. Mais le nombre serait plus élevé, à en croire des sources syriennes à Alep. Peut-être le double. Les familles se rassemblent dans les endroits désignés par les autorités syriennes et sont transportées en bus vers les quartiers ouest. Selon le Centre russe de réconciliation, qui opère à partir de la base aérienne de Hmeimim, 500 rebelles aurait également déposé les armes pour profiter d’une amnistie décrétée par le président Bachar al-Assad.

Pour Nick Finney, responsable pour la Syrie de l'ONG britannique Save the Children,  « la situation sur le terrain dans la partie-Est d'Alep est actuellement très grave. Au cours des dernières 36 heures, l'offensive sur Alep-Est a déplacé des milliers de personnes. Et 250 000 personnes restent coincées dans ce qui constitue en fait la dernière partie de la ville encore tenue par l'opposition. »

« Donc, notre organisation Save the Children, explique-t-il encore, exprime sa vive inquiétude à ce stade. Car 100 000 enfants se trouvent dans cette zone pris au piège. Il n'y a pas d'issue et c'est un territoire qui n'a de cesse de se réduire. Les enfants deviennent des cibles immobiles, ni plus ni moins. Les témoignages qui nous parviennent font état d'une situation terrible. Au point que certaines familles craignent de ne pas survivre jusqu'au lendemain. »

Dans cet enfer, une bonne nouvelle : l’eau potable est revenue dans les robinets de certains quartiers pour la première fois depuis cinq ans, après la remise en état partielle de la station de pompage de Souleiman al-Halabi, reprise par l’armée syrienne dimanche.