Turquie : Ankara, une nouvelle fois meurtrie par le terrorisme.

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Il était aux alentours de 18 h 30, mercredi soir, quand une lourde explosion a secoué le centre-ville d'Ankara. Au croisement du boulevard Inönu et de la place Kizilay, au cœur de la capitale turque, une attaque à la voiture piégée a visé un convoi de bus de l'armée, arrêté à un feu rouge. La détonation a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. Dans la rue, des carcasses de véhicules sont en feu et un épais panache de fumée s'élève au-dessus de la ville. Très vite, le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, annonce un lourd bilan : 28 morts (civils et militaires) et plus de 60 blessés. Selon la presse turque, l'enquête se focaliserait sur un jeune homme, Salih Necar, originaire de Syrie, enregistré récemment à la frontière avec les réfugiés et dont l'ADN a été retrouvé sur les lieux de l'attentat.

L'endroit visé est un quartier stratégique – et ultra-sécurisé - d'Ankara qui abrite notamment le Parlement turc et le ministère de l'Intérieur. Mais il est également le centre névralgique de l'armée turque : dans un rayon de quelques centaines de mètres se concentrent le ministère de la Défense, les quartiers généraux des différents corps d'armée et l'académie militaire. « Le lieu de l'attaque est très symbolique mais la cible, des bus militaires, l'est encore plus. L'objectif visé laisse penser que c'est le Parti des travailleurs du Kurdistan (guérilla kurde, en conflit avec Ankara depuis 30 ans, NDLR). Le PKK a les capacités d'attaquer jusqu'ici, même si, pour l'heure, il faut rester prudent, analyse Sinan Ülgen, président du Center for Economics and Foreign Policy (EDAM).

Bien que l'attaque n'ait pas encore été revendiquée, les yeux de la presse pro-gouvernementale et de plusieurs officiels se tournent bel et bien vers les rebelles du PKK, à qui Ankara mène une guerre féroce depuis juillet et l'éclatement du cessez-le-feu. Une guerre qui se concentre notamment dans le sud-est du pays, à majorité kurde. Depuis décembre, plus de 600 membres du PKK ont été tués au cours des nombreuses opérations menées par l'armée dans plusieurs cités kurdes, placées sous de longs et sanglants couvre-feux.