Déjà un million de Sud-Soudanais ont fui la guerre pour se réfugier en Ouganda

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En Ouganda le nombre de réfugiés sud-soudanais vient de dépasser 1 million selon les derniers chiffres du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Depuis la reprise du conflit dans les territoires de son voisin il y a plus d’un an, entre 1 500 et 3 000 personnes franchissent chaque jour la frontière vers l’Ouganda, dont la politique d’accueil des réfugiés a longtemps été présentée comme un modèle. Un modèle aujourd’hui en danger car le flux ne s’arrête pas.

Les Sud-Soudanais fuient la guerre et la famine. Toute une partie de la population meurt de faim alors que le gouvernement consacre plus de la moitié de son budget à l’armement.

Depuis 2013, le tout jeune Etat du Soudan du Sud est ravagé par un conflit d’une rare violence. Politiquement, il oppose le president Salvaa Kir  et son ancien vice-president Riek Mashaar. D’interminables négociations, pas moins de sept cessez-le-feu et un accord de paix, autant de déclarations qui n’ont jamais mis un terme aux violences.

Les deux hommes semblent avoir perdu le contrôle des bandes armées et dans ce chaos, la mission des Nations unies au Soudan du Sud n’arrive plus à protéger les civils. Les exactions contre les civils atteignent un rare degré de cruauté.

Les ONG demandent un « embargo sur les armes » et des « sanctions ciblées » contre les chefs de guerre. Mais le Conseil de sécurité de l’ONU ne parvient pas à s’accorder sur la question. Sans résolution concrète le conflit ne semble pas prêt de finir et le nombre de réfugiés ne devrait pas cesser de croitre.

 

 A leur arrivée en Ouganda, les réfugiés sont enregistrés, nourris, mais contrairement à de nombreux pays, tous ne sont pas acheminés vers des camps. Une loi de 2006 leur permet de se déplacer de travailler et d’obtenir un lopin de terre pour se construire une maison, mais aussi cultiver afin de participer au développement de l’économie agricole.

En échange, les communautés locales reçoivent des infrastructures financées et installées par les ONG. Mais face à l’afflux exponentiel de réfugiés, ce modèle est mis à mal.

D’abord, la pression foncière augmente car l’Ouganda n’a plus suffisamment de terres à distribuer. Ensuite, les conditions de vie de détériorent dans les camps. Le Programme alimentaire mondiall a réduit ses distributions alimentaires générant un vague de mécontentement mais aussi une augmentation de la délinquance et de la prostitution puisque les réfugiés cherchent de nouveaux moyens de survivre

Les ONG sont suspendues aux financements internationaux mais la crise au soudan du sud ne mobilise pas vraiment les foules. En juin dernier à Kampala, un sommet de la solidarité visait à récolter 2 milliards de dollars seuls 358 millions ont été levés.