Ile de la Réunion : les pluies de Berguitta ont noyé 13 500 poulets à Grand-Coude

 |  Posted by Willina Omva  |  0

À Grand-Coude, le cumul des précipitations entre le 2 janvier et la fin de l'épisode Berguitta, le jeudi 18, a atteint 2,2 mètres d'eau. Une accumulation exceptionnelle qui s'est transformée en drame, jeudi matin, avec de cruelles conséquences pour l'éleveur de volailles Laurent Boyer. "J'ai tout perdu. C'est une bonne partie de ma vie qui est détruite." Gorgé d'eau, le relief n'a pu absorber les trombes d'eau de Berguitta et le courant torrentiel, dévalant un chemin communal, a débordé dans le chemin d'accès à son exploitation. "Même les anciens de Grand-Coude n'avaient jamais vu autant d'eau. Cela venait, subitement, de tous les côtés à la fois. À 6 heures du matin, tout était en ordre, mais à 9 heures, 13 500 poulets jaunes étaient noyés dans le bâtiment", confie Laurent Boyer.

C'est une perte sèche de 50 000 euros, car le lot de 14 000 poulets était prêt à partir pour l'abattoir. Des poulets qui sont élevés depuis leur naissance jusqu'à l'âge de 50 jours, dans un poulailler de 600 m2. "Les chemins d'accès sont à refaire, et les moteurs des chaînes d'alimentation ont pris l'eau. Nous attendons la visite du technicien. S'il faut de nouveaux équipements, nous serons encore retardés", constate l'éleveur. Le choc est énorme, après trois années de cette activité, qui a mobilisé un financement de 210 000 euros. Le préjudice matériel est estimé à 20 000 euros, mais la grande inconnue reste le niveau d'indemnisation par son assurance. "Il faut redémarrer le plus vite possible", répète Laurent Boyer, qui ne baisse pas les bras.

Laurent Boyer élève, depuis 2011, des vaches laitières, mais l'élevage des poulets constitue l'essentiel de son revenu. "Nous sommes en pleine démarche auprès des assurances, mais il faudrait surtout que tout aille vite", espère l'exploitant. Avant d'évoquer ce que pourrait apporter la solidarité dans le milieu coopératif agricole, c'est la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle qui est la priorité des priorités. "Il faut tout faire, et très vite, pour obtenir cette reconnaissance et que l'on ait aussi la reconnaissance du fait de calamité agricole. Ce qui permettra de déclencher les assurances. De même pour ceux et celles qui ont eu leur maison inondée", insiste le maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton.

D'autres sinistres ont été identifiés sur la commune. Notamment dans les serres d'agriculteurs qui les avaient débâchées en craignant des vents violents. Ce sont finalement les fortes pluies qui ont ravagé ces terrains. "Nous avons mis en place un numéro d'appel de la cellule de crise : le 0262 35 71 93, et nous invitons toutes les personnes concernées à signaler les dommages subis", rappelle Patrick Lebreton. À Saint-Joseph, on relève 6 kilomètres de voirie communale fortement entamée, qui entraîneront 2,44 millions d'euros de réparations, et 15,5 kilomètres de voirie agricole endommagée. Ainsi que 3 éboulis, au niveau des Goyaves, de la Passerelle et de la route de Bel-Air. Dès aujourd'hui, Patrick Lebreton rencontrera le préfet, à Saint-Pierre, en compagnie du président de la chambre d'agriculture, Jean-Bernard Gonthier. "En 2009, nous avions obtenu, en l'espace de 10 jours, un arrêté reconnaissant l'état de catastrophe naturelle. Non pas pour un cyclone, mais pour des journées de forte pluie dans le sud", se souvient Patrick Lebreton.

Source: clicanoo.re