Nobel de litterature:2016,l'annee d'Adonis?

 |  Posted by Sedley Assonne  |  0

Nobel de littérature :2016,l’année d’Adonis ?

 

Chaque année,les amateurs de poésie s’attendent à voir le sacre de Adonis,poète Syrien.Mais à chaque fois,ils sont déçus.Cette année sera-t-elle la bonne pour Ali Ahmed Saïd Esber (علي أحمد سعيد) ?J’ai eu l’occasion de côtoyer ce  poète et critique littéraire syrien,en 1999,dans un restaurant du Boulevard Haussmann,où la maison d’édition Grand Océan organisait sa remise des prix  et un récital littéraire.Etaient présents Lokenath Bhatacharya,poète Bengali,Salah Stétié et Adonis,poètes libanais et Syrien.

A l’époque,je n’avais pas encore de portable.Car j’aurais à coup sûr immortalisé ce grand moment aux côtés de ces êtres d’exception.J’étais le seul poète mauricien invité,après avoir reçu le prix Grand Océan-section créolophone pour mon recueil de poèmes « Pu poezi zame disparet ».

Inconnu du grand public,c’est Wikipedia qui nous apprend qu’Adonis « naît le  1er janvier 1930.Ce poéte d’expression Arabe et française doit son pseudonyme au dieu d'origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique.Son enfance se passe  à Qassabine près de Lattaquié au nord de la Syrie le 1er janvier 1930, dans une famille alaouite. Il commence jeune à travailler dans les champs, mais son père l'incite aussi à apprendre la poésie. Il est scolarisé au lycée français de Tartous en 1942. En 1947, contre l'avis de ses parents, il se rend à la ville voisine où il trouve le président syrien Choukri al-Kouwatli. Saïd, alors âgé de 17 ans, veut se joindre à l'assemblée des poètes locaux pour honorer le président, mais on l'écarte. En insistant il capte l'attention de ce dernier, qui demande à l'entendre. Le président décide alors de lui payer ses études1. Il obtient son baccalauréat à Lattaquié en 1949. C'est également à cette époque qu'il prend le pseudonyme d'Adonis lors de la publication de quelques poèmes. Il entre ensuite à l'université syrienne de Damas qu'il quitte en 1954 avec une licence de philosophie.

En 1955, il est emprisonné six mois pour appartenance au Parti nationaliste syrien, qui préconise une grande nation syrienne au Moyen-Orient. Après sa libération en 1956, il s'enfuit pour Beyrouth au Liban où il fonde avec le poète syro-libanais Youssouf al-Khal dans les années 1960, la revue Chi'r (ou Chiir qui signifie « Poésie ») : le manifeste d'une libération inconditionnelle de la tradition et d'un élan vers l'internationalisation de la poésie. Il obtient la nationalité libanaise en 1962. Adonis se consacre aussi plus principalement à ses activités littéraires qu'à ses activités politiques. En 1968, il fonde la revue Mawâkif (« Positions ») – aussitôt interdite dans le monde arabe – qui s'avère un espace de liberté en même temps qu'un laboratoire de rénovation « déstructurante » de la poésie. C'est là qu'il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Saint-John Perse et en français Aboul Ala El-Maari. Adonis cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine en s'appuyant sur son passé glorieux mais aussi en regardant la richesse de la poésie occidentale. À la suite de la guerre civile libanaise, il fuit le Liban en 1980 pour se réfugier à Paris à partir de 1985. Il est le représentant de la Ligue arabe à l'UNESCO.

Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands poètes arabes vivants. Il est un autodidacte influent, voire iconoclaste, quant à la réévaluation critique de la tradition poétique arabe vis-à-vis des pressions intellectuelles, politiques et religieuses du monde arabe actuel, l'exemple le plus frappant étant La Prière et l'Épée. Son œuvre révèle plusieurs thèmes : injustice, dictature, guerre, misère... Il se saisit des évènements contemporains pour en faire des mythes, sans pourtant devenir un « poète engagé ». Le Temps des villes démontre une connaissance exacerbée des grandes métropoles du monde arabe moderne. Il a pris position dans Al-Hayat contre le port du voile2. Il cède, en 2011, ses archives à l'IMEC3. »

Rappelons que le  poète Irlandais Seamus Heaney a été sacré pour l’Irlande.Edouard Maunick a déjâ fait acte de candidature pour le Nobel de littérature.Mais il n’a jamais compté de romans à son actif.Car le Nobel de littérature consacre surtout un écrivain dont l’écriture comporte une large palette inspiratrice.

Cette année,le prix sera attribué le 13 octobre.Outre Adonis,les noms cités sont les romanciers japonais Haruki Murakami, le  kényan Ngugi wa Thiong'o,et les auteurs Américains  Don DeLillo, Philip Roth et Joyce Carol Oates.Sur cette liste,on y trouve aussi Salman Rushdie,  l'Albanais Ismail Kadaré, l'Israélien David Grossman, le Français Milan Kundera et le dramaturge norvégien Jon Fosse.En 2015, la Bélarusse Svetlana Alexievitch, favorite des parieurs, avait succédé à Patrick Modiano, lauréat très inattendu.

Au travers de Jean-Marie Gustave Le Clézio,l’île Maurice peut s’enorgueillir d’avoir eu le prix Nobel de littérature.Car l’auteur de « Rodrigues » et du « Procès-verbal » a des origines mauriciennes !